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La Birmanie sous les projecteurs du sommet de l’Asean, le chef de la junte exclu

La Birmanie, toujours en plein chaos depuis le coup d’Etat de février, sera mardi au centre d’un sommet de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), auquel le chef de la junte qui dirige le pays n’a pas été autorisé à participer, alors que la pression internationale s’intensifie sur le régime militaire.

La réunion virtuelle marquera le coup d’envoi de trois jours de rencontres organisées par l’Asean, auxquelles le président américain Joe Biden et les dirigeants chinois et russes doivent participer plus tard dans la semaine.

La Birmanie figurera mardi en tête de l’ordre du jour des discussions entre les dirigeants de la région.

Le pays est toujours plongé dans la crise politique depuis la prise du pouvoir par les militaires en février dernier et la répression sanglante de la dissidence qui a suivi.

Face aux appels lancés pour désamorcer la crise, l’Asean, dont la Birmanie est membre, a élaboré une feuille de route visant à rétablir la paix, mais des doutes ont été émis quant à l’engagement de la junte à suivre ce plan.

Son refus de laisser un envoyé spécial rencontrer la dirigeante destituée Aung San Suu Kyi a incité la semaine passée l’Asean à exclure des pourparlers le chef de la junte, Min Aung Hlaing, qui a pris le pouvoir lors du coup d’Etat.

Cette prise de pouvoir par la force a mis fin à la brève expérience démocratique en Birmanie et la lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi fait à présent face à une série d’accusations devant un tribunal de la junte qui pourrait la conduire en prison pour de longues années.

L’exclusion de Min Aung Hlaing a été dénoncée par la junte comme une violation de la politique de non-ingérence de l’Asean dans les affaires des Etats membres.

Le groupe des dix pays de l’Asie du Sud-Est a invité Chan Aye, directeur général du ministère des Affaires étrangères nommé par la junte, à la place Min Aung Hlaing, bien qu’il ne soit pas certain que le régime l’autorise à prendre part aux débats.

– L’Asean divisée –

Pour Aaron Connelly, spécialiste de l’Asie du Sud-Est à l’Institut international d’études stratégiques, la décision d’exclure le chef de la junte était « extrêmement significative ».

« C’est la sanction la plus importante que l’Asean ait jamais infligée à un Etat membre et elle est une réponse directe à la non-conformité que nous avons constatée de la part de la junte », a-t-il déclaré dans le cadre d’un débat lundi.

Mais les observateurs pensent qu’il est peu probable que l’organisation aille plus loin, par exemple en suspendant la Birmanie, et ils estiment peu probable que les rencontres de cette semaine débouchent sur des décisions qui pourraient inciter la junte à changer de cap.

Alors que des Etats membres tels que la Malaisie, Singapour et l’Indonésie ont fait pression pour que l’Asean prenne des mesures en réponse à la prise de pouvoir de la junte, d’autres pays dont les gouvernements sont plus autoritaires se sont montrés plus discrets.

Parmi les autres questions susceptibles d’être abordées lors du sommet figurent la mer de Chine méridionale – où Pékin et plusieurs pays d’Asie du Sud-Est ont des revendications qui se chevauchent – et la pandémie.

Les réunions de cette année sont accueillies par le Brunei et se déroulent en ligne en raison des difficultés de déplacement liées au Covid-19.

Après les entretiens de mardi, les dirigeants d’Asie du Sud-Est seront rejoints mercredi pour un sommet élargi, auquel devraient participer M. Biden et des dirigeants de la région au sens large.

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