Il y a un an, le 3 octobre 2020, le gouvernement soudanais signaient à Juba un accord de paix qualifié d’« historique » avec une alliance de 5 groupes rebelles issus des régions du Darfour, du Khordofan du Sud et du Nil Bleu. Ils acceptaient de déposer les armés en échange d’une meilleure inclusion de leurs populations, historiquement marginalisées, dans le partage des richesses et la gestion du pays. Un an plus tard, où en est son application ? A-t-il permis de ramener la paix dans le pays ?
Si quelques avancées ont été enregistrées récemment, la mise en œuvre de l’accord de Juba n’est en qu’à ses débuts. Des pans entiers de cet accord dépendent de l’épineuse réforme du secteur de la sécurité qui semble au point mort. D’autres nécessitent d’importantes ressources financières dans un pays en plein marasme économique.
Dans ce contexte, en un an, le cessez-le-feu a été plusieurs fois violé, tandis que l’on assiste récemment à une montée de tensions intercommunautaires dans certaines régions. Elles s’expliquent en partie par des dissensions à l’intérieur même des groupes rebelles signataires de l’accord. Certaines factions de ces groupes estiment qu’elles n’ont pas été consultées.
Ces dernières semaines, c’est de l’Est du Soudan que souffle le vent de contestation le plus fort. Le leader de la tribu Beja, l’une des plus influentes localement, estime que la délégation représentant l’Est du Soudan lors de la signature de l’accord de Juba n’était pas inclusive et a fait trop de concessions. Résultat : des manifestants paralysent Port Soudan, poumon commercial stratégique pour l’économie du pays.
Depuis octobre dernier, Khartoum a en revanche relancé les négociations pour rallier à l’accord de Juba Abdul Wahid al-Nur et Abdelaziz al-Hilu, chefs de deux des principaux groupes rebelles du pays. Ils ont refusé de le signer l’an dernier, ce qui était d’ailleurs la principale faiblesse de cet accord.
rfi